31 août, 2006

D'où viens-tu ?

Et paf !
Ca y est. Encore une fois. Pourtant, tou était bien parti: j'avais été invité par des amis à les accompagner à boire un petit verre, histoire de discuter de tout et de rien. En cours de route, j'apprends que nous allons rejoindre des amis à eux, ce qui a fait passer notre petit groupe à celui de bande. Bien entendu, ma timidité naturelle a tenté de refaire surface, mais je l'ai très vite étouffée en me disant que ce serait l'occasion de passer une bonne soirée en bonne compagnie et, qui sait, de faire naître de franches relations de camaraderie entre ces "pour l'instant" inconnus et moi.
Effectivement, une fois sur place, les présentations se sont très bien passées et nous avons commencé à deviser de thèmes passionnants et divers. Mais, car il y a forcément un mais sinon je ne vous raconterais pas ce que des millions de personnes vivent chaque jour, au bout d'à peine cinq minutes, l'un de ceux que je ne connaissais pas encore un quart d'heure avant, s'est tourné vers moi et m'a demandé: "d'où viens-tu ?".
Cette question a le don de m'embarrasser à chaque fois qu'on me la pose et ce pour deux principales raisons.
La première, que je ne développerai pas ici, est que , même si je connais très bien mes origines génétiques, mon histoire personnelle m'a amené à la "métisser" avec d'autres cultures que j'ai intégrées et qui font de moi la personne que je suis aujourd'hui.
La deuxième raison de mon embarras, et la principale en ce qui concerne ce billet est que je ne comprends sincèrement pas pourquoi cette question m'est posée quasiment à chaque fois que je rencontre quelqu'un. Je peux comprendre et admettre que l'on s'intéresse à moi et ce que je suis, mais j'estime que la question de mes origines fait partie de mon intimité et que je ne veux la partager qu'avec des personnes dont je me sens proche affectivement.
Est-ce si dur à comprendre ?

08 août, 2006

Une simple affaire de sémantique...?

Black par ci, black par là, black partout à lire à entendre et à se faire interpeller. Vous l'avez compris, je vais m'élever contre cet usage abusif et, je trouve, insidieux, du terme "black".
Je pense que très peu de monde ignore aujourd'hui que ce terme est d'origine anglo-saxonne et sert, entre autres, à désigner les personnes d'origine afraicaine. Mais comment ce terme s'est-il retrouvé à franchir les mers et les frontières pour finir par désigner les noirs en France ? Ca, je ne le sais pas et je laisse le soin de s'en expliquer aux linguistes, sociologues, ethnologues et autres qui sauraient mieux l'expliquer que moi - ce qui n'est pas très difficile au vu de mes connaissances dans ces divers domaines.
Non, moi ce qui m'intéresse, c'est de voir à quel point ce terme est utilisé dès que l'on parle d'un noir. Pour certains, ça fait "hype", branché, "in", à la mode (de quoi d'ailleurs ?). Pour d'autres, ça se voudrait jeune. Mais pour moi qui suis noir, ça me blesse.
J'ai été élevé par mes parents dans l'amour et le respect de la langue française. Je peux même dire que le français est ma langue maternelle. Quand j'étais à l'école et que le bulletin trimestriel arrivait à la maison, la première note à laquelle mes parents faisaient attention a toujours été celle de français. Je pouvais même, à la limite, avoir une mauvaise note dans n'importe quelle matière, mais je ne devais jamais en avoir une en français ! Tout celà pour vous dire à quel point, de part mon éducation, je suis attaché à cette si belle langue qu'est le français.
Dans le même temps, je sais aussi que nombre de termes utilisés en français ont des origines étrangères (non, il n'y a pas que les chiffres qui ont cette origine). Mais, ici, il s'agit d'un terme que je trouve purement transposé et derrière lequel je n'arrive pas à trouver de référent rationnel.
Pendant des siècles, on a parlé des noirs en terme de "nègres", ce qui a d'ailleurs amené par la suite des esprits éclairés à parler de "négritude" pour désigner le mouvement littéraire auquel ils étaient en train de donner naissance. Mais, le terme de nègre a pris par la suite un tel sens péjoratif que plus personne ne l'utilise...ou presque.
Le mot "noir" a donc pris la relève, mais on dirait qu'il pose un problème, vu que très peu de temps après le terme "black" est apparu et s'est imposé dans toutes les bouches. Ce terme, si j'en crois mes sources, a commencé à faire son apparition dans les années 80 avec l'expansion de certains mouvements musicaux et artistiques.
Cependant, je m'insurge contre ce terme. En effet, j'ai toujours estimé que j'étais noir et non black. Ayant été élevé dans une famille francophone, dans un pays francophone et dans l'amour et le maniement de la langue française, j'ai toujours pensé que j'étais noir.
Quand j'en vois plusieurs qui parlent de blacks celà me choque car j'ai souvent l'impression (à tort ou à raison) qu'ils cherchent comme une forme de distanciation par rapport au référent; comme si celà les gênait de dire le mot noir. Je ne vois pas pourquoi il y aurait une gêne. Je suis noir. Je suis comme je suis et je m'en satisfais fort volontiers. Pourquoi alors me traiter de black? Si on veut des blacks, il y en a plein les Etats Unis d'Amérique ou l'Angleterre ou encore d'autres pays de langue anglaise ! Moi, je suis en France, donc je revendique le fait que l'on m'appelle noir. Et peu m'importe si ça fait moins branché. Ce terme a au moins le mérite de me désigner tel que je suis et non comme certains souhaiteraient m'imaginer !
Et puis, contrairemment à ce que m'ont dit plusieurs de mes amis "non noirs", la plupart des noirs ne sont pas contre ce terme et ne s'en offusqueraient pas, bien au contraire.
Alors, la prochaine fois que vous verrez un noir ou que vous parlerez d'un noir, ne dites pas qu'il est black. Noire est sa couleur de peau, noir il est.


" Il faut reconnaître tout être humain, sans chercher à savoir s'il est blanc, noir, basané ou rouge ; lorsque l'on envisage l'humanité comme une seule famille, il ne peut être question d'intégration ni de mariage inter-racial ".

Malcolm X

05 août, 2006

Voici ma 'tite tête !

Enfin, je me lance !

Ca y est, je me suis décidé à créer mon propre blog.

C'est le week-end, je suis chez moi, j'ai quelques instants tout à moi. Et là, l'idée que j'ai en tête depuis déjà plusieus mois revient à la charge: et si je créais mon propre blog ? Je le sais, pour en avoir consulté des dizaines, la plupart du temps un blog ne sert qu'à faire part des événements survenus dans la vie de son auteur. Comme on le résume souvent, un blog n'est rien d'autre qu'une sorte de journal intime visible par tous sur le web. Mais, heureusement, il n'y a pas que des blogs traitant des amours de l'auteur ou de la vie de ses animaux de compagnie (je précise tout de suite que je n'ai rien contre ce genre de blogs et qu'il y en a même qui sont très bons) et je voudrais que le mien fasse partie de cette seconde catégorie.

A ce stade, vous vous demandez sans doute de quoi je vais bien pouvoir vous parler. En fait, tout est contenu dans le titre du blog. Depuis des années, existe en France un débat traitant de l'immigration (subie, acceptée, voulue, volontaire, etc...). Seulement, la plupart du temps, on oublie de préciser que tous ceux qui proviennent de cette immigration, même s'ils ont des problématiques communes, n'ont pas forcément les mêmes idées sur la France, n'ont pas le même vécu et n'aspirent pas tous aux mêmes objectifs dans la vie.

Malheureusement, vu que l'amalgame est toujours fait dans les médias (et donc dans les esprits), je ne me reconnais pas souvent (voire jamais) dans les portraits qui sont faits sur les immigrés ou les personnes d'origine étrangère, qu'ils soient jeunes ou moins jeunes.
Je vais donc juste donner mon (modeste) point de vue sur la question au gré de l'actualité plus ou moins récente.

J'espère que ce blog vous plaira et, surtout, vous aidera à prendre du recul sur cette question qui sera (encore) au centre des prochaines élections présidentielles et qui risque d'aboutir (je le déplore) au même résultat qu'en 2002.

J'essaierai d'intervenir régulièrement, mais je vous signale quand même qu'ayant une vie sociale (non, je ne suis pas un ermite), ce ne sera pas forcément des interventions quotidiennes. Maintenant, je vous laisse profiter du reste de mon blog et je vous dis simplement:

BONNE LECTURE !

P.S.: si certains souhaitent faire partie de l'aventure et faire profiter de leur propre expérience, qu'ils n'hésitent pa à le faire savoir. Bien sûr, je me réserve un droit de relecture sur les sujets qu'ils seraient amenés à traiter.