Pendant quelques semaines, l'affaire dite de l'Arche de Zoé a défrayé la chronique médiatico-populaire sous nos latitudes. Je ne reviendrai pas sur le fond de l'affaire, ni sur la façon désastreuse dont une certaine classe politique a traité la justice tchadienne; je vais plutôt vous parler d'autre chose.
Durant cette période, j'ai eu l'occasion d'avoir au téléphone des cousins et amis vivant en Afrique qui m'ont fait part de la vision de cette affaire dans leur entourage. Au milieu de toutes les anecdotes dont ils m'ont fait part, il y a une idée qui a retenu mon attention.
En effet, je vais vous dire (quasi in extenso) ce que m'a dit un de mes cousins:
"Nous ne comprenons pas toute cette histoire: d'un côté, ils (les français) nous disent qu'ils ne veulent pas de nous mais, par contre, ils veulent nous prendre nos enfants et nos jeunes frères".
J'ai vu là, encore, de quelle manière l'image de la France en Afrique se trouvait entachée d'incompréhension, de colère et de dédain.
Bien entendu, j'ai essayé de lui faire comprendre qu'il ne fallait pas tout mélanger et qu'il ne fallait pas mettre tous les français dans le même plat (à supposer que l'adoption des enfants fût le but final de toute cette opération), mais je n'y ai pas réussi. A la fin, il m'a asséné une phrase qui m'a abasourdi:
"si le gouvernement français n'était pas d'accord, pourquoi les a-t-il laissé partir alors ?".
Que voulez-vous que je puisse répondre à ça ? Les concepts de liberté de circulation et de droits de l'homme ne sont pas entendus de la même manière sur tous les continents. Au final, avec cette histoire, j'ai compris que pour beaucoup, si tout cela pu se faire, c'est aussi grâce à une certaine "complicité passive" de l'Etat. Et rien n'a été arrangé par le fait que notre cher monarque ait déclaré qu'il irait lui-même chercher les fautifs (s'il le fallait) pour qu'ils soient jugés en France.
Finalement, le procès a bien eu lieu au Tchad et les fautifs ont été condamnés, mais ce fut trop tard. Ce cher monarque qui sait combien l'image que l'on donne à voir est importante devrait savoir qu'en Afrique elle est encore plus importante.
24 janvier, 2008
Voeux
Comme il est de, coutume, en début d'année, laissez-moi vous présenter tous mes meilleurs voeux pour 2008. Au-delà de la santé et de la réussite, je vous souhaite que cette année vous permette de croire que se renfermer par peur et méconnaissance de l'autre n'est pas la meilleure des solutions.
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