23 novembre, 2007

Mon ADN fait-il de moi un français ?

Oui, je sais. Vous pensez savoir où je veux en venir: la vieille et traditionnelle alternative entre droit du sol et droit du sang pour déterminer la nationalité. C'est vrai que j'aurais pu en parler. Peut-être même y ferai-je allusion, mais à la base, ce n'est pas de cela que je veux parler.
Il y a peu, a été votée et promulguée une loi comportant le fameux "amendement ADN" qui est censé s'appliquer en matière de regroupement familial. Selon ce texte, il serait possible de procéder à des tests ADN lorsqu'un immigrant souhaite faire venir l'un de ses descendants. Bon, je passe sur toutes les questions qui ont déjà été posées par la presse et les opposants à ce texte pour m'intéresser à autre chose.
En effet, une des questions que je me pose est de savoir si ce texte ne serait pas comme un loup que l'on ferait entrer dans la bergerie. Grâce à la discussion et la polémique entourant ce texte, on a fait entrer la notion d'ADN dans un domaine où la France avait sa particularité: celui de la famille. Or, on a aussi insinué dans l'esprit de bon nombre de mes concitoyens l'idée que l'ADN pouvait permettre de régler définitivement des questions complexes. Mais, ce faisant, on risque d'en arriver à la banalisation de la notion d'hérédité.
Si on se met à utiliser l'ADN, à le banaliser, à le populariser ainsi, ne pourrait-on pas aboutir à une prochaine remise en cause de la notion de droit du sol ? Si l'opinion publique (mal informée) a pu se laisser en grande partie séduire par cette idée, qu'en sera-t-il le jour où l'on demandera que tout enfant né d'un parent étranger se soumette à un test ADN pour prouver qu'l est bien l'enfant de son autre parent qui, lui ou elle, a bien la nationalité française. Beau cheval de Troie, non ?
Le fait d'être français pourra-t-il un jour se réduire à la preuve que l'on a l'ADN d'une personne française dans les veines ? Cela me fait peur d'y penser, surtout quand je vois que moi qui ai des origines africaines, je me sens bien plus français que bon nombre de personnes se vantant d'être français depuis des générations.
Oui, je l'avoue, j'ai peur d'avoir un jour raison...
P.S.: Finalement, en me relisant, je vois que j'en suis arrivé à évoquer les notions de droit du sol et droit du sang. Donc, la boucle est bouclée. ;)

14 septembre, 2007

Histoire (pas) drôle...

Une jeune femme noire avec son bébé dans un landau se trouve à un arrêt de bus.
Une dame d'un certain âge, attendrie par la vision de ce joli poupon, s'approche du landau et dit à la mère: "qu'est ce qu'il est mignon, ce bébé !". Puis, se tournant vers ce dernier, elle se met à lui dire: "mignon, mignon, mignon,..."
La mère du bébé, se tournant d'un coup vers l'autre femme s'écrie: " que dites-vous là ? "Mignon-mignon" ??? Et un jour, vous direz "immigré-immigré" !"

A méditer...

09 septembre, 2007

La communication en marche toute !

Depuis qu'il a été élu, notre cher président tient à se montrer dès qu'un évènement quelconque vient lui disputer la une de l'actualité. Et ce aussi bien en économie, en politique ou même s'il s'agit d'un fait divers.
Le ridicule a été quand même atteint lors de ces fameuses vacances à Wolfeboro où il a, durant la même période, demandé à ce que les médias le laissent profiter de ses vacances en famille et où il a tenu, quasiment quotidiennement un point presse. Il a même fait un aller-retour express pour assister aux funérailles de Mgr Lustiger.
Tout cela juste pour donner une impression de président jeune, dynamique et qui s'implique dans toutes les questions (plus ou moins grandes) que doit affronter la population. Et, le pire, c'est que ça marche ! Mais pour combien de temps ?
La question mérite d'être posée, étant donné que même s'il se montre autant présent à la une des médias, il n'en résout pas pour autant les questions qu'il pose à l'infini. C'est même totalement navrant lorsqu'on voit que dans des domaines qu'il est censé maîtriser (en tant qu' avocat), il se permet de faire des propositions dont il sait que le Conseil Constitutionnel ne validera pas. Il n'y a qu'à voir ce qui s'est passé avec les fameux intérêts d'emprunts immobiliers. Tout juriste ou apprenti juriste apprend dès la première année de droit quelle importance revêt le principe de non rétroactivité de la loi fût-elle fiscale. Et je parie qu'il en sera de même en ce qui concerne sa proposition de déferrer devant la justice pénale des personnes déclarées irresponsables (les fous dit-on vulgairement).
Mais bon, cela va continuer tant que la majorité de la population ne se rendra pas compte que ce n'est que de la poudre aux yeux. En attendant, des questions importantes comme celles de la santé, des retraites, de l'éducation, de la politique étrangère sont mises de côté ou font l'objet d'un superbe habillage de façade.
Mais attention plus beau est le rêve et plus dur sera le réveil.

22 juillet, 2007

Incroyable mais vrai.

Ca y est, c'est un président et un gouvernement de droite qui dirigent le pays.
L'une des choses les plus incroyables et les plus invraisemblables pour moi est de voir le nombre de personnes d'origine étrangère dans ce gouvernement. Qui l'eût cru, étant donné la position affichée de la droite française sur la question de l'immigration et, plus généralement, des étrangers ? Pas moi en tout cas, qui n'aurait sans doute pas parié un kopeck sur cette idée avant la désignation de nos ministres et qui aurait donc perdu.
Cela est d'autant plus étonnant que les femmes ayant une origine étrangère sont bien représentées, dont l'une à un poste clé, celui de la justice (je ne m'intéresse guère à son caractère prétendu ou supposé, vu que je ne la connais guère).
Tout ce que je souhaite, cependant, c'est que toute cette ouverture affichée ne soit pas, encore une fois, un coup de pub de notre président d'origine hongroise.

14 avril, 2007

suis-je français ?

Ben oui, suis-je français ?
D'ailleurs, ça veut dire quoi être français ?
En ce moment, je me le demande. J'ai toujours cru être vraiment français. Bon, ok, c'est vrai, j'ai deux nationalités, mais est-ce que pour autant ce là fait de moi une moitié de français ?
Je me pose la question à cause de l'actualité politique en France en ce moment, à cause des présidentielles.
Au lieu de débattre du fond de leur programme, certains des candidats ont décidé de se lancer dans le plus grand sujet de facilité qui soit pour eux à l'heure actuelle: l'immigration.
C'est bien connu: l'immigré a tous les torts en commençant par celui d'être un étranger. Mais, en même temps, tous ne sont pas mis dans le même sac. Seuls les plus foncés ou les plus basanés sont mis à l'index. Et c'est là que je me rends compte d'une chose: pour une partie de la population, je resterai un immigré. Malgré mes documents officiels, malgré le fait que je travaille dans l'administration, malgré...plein d'autres choses (plus ou moins grandes). Je suis et reste un immigré.
Pourtant, je suis français. Je le dis bien haut et bien fort. J'aime ce pays, mais je n'aime pas ceux qui en font un pays qui se replie sur lui-même alors qu'il n'y a aucune raison à celà.
On dit qu'il y a trop d'immigrés en France. Mais plusieurs études statistiques montrent que c'est faux. La France, en Europe, est l'un des pays ayant le moins d'immigrés.
On nous parle d'immigration choisie. Mais les tenants de cette fumeuse (et fumante) théorie oublient de dire que celà existe déjà. Savez-vous toutes les étapes et les filtres par lesquels il faut passer dans un consulat de France avant d'obtenir un visa ?
En fait, ce qui pose problème, c'est peut-être que nous fassions "tache" dans le décor. Car, aujourd'hui, la plupart de ceux que l'on traite d'immigrés sont français. En tout cas, ils sont nés et ont, pour beaucoup, vécu uniquement en France. Ils ne connaissent aucun autre endroit que la France.
Qu'on arête de les stigmatiser, ces gens. Ce n'est pas parce que certains font des conneries que ça signifie que tout le groupe est pourri ! Et non, nous ne sommes pas la cause de tous les maux du monde.
A ce que je sache, je n'ai piqué du travail à personne: j'ai passé un concours comme tout le monde et l'on m'a jugé apte à exercer mes fonctions actuelles.
Je ne suis à l'origine d'aucune insécurité.
Je ne suis pas à l'origine du trou de la sécu: je dois voir un médecin peut-être 3 fois maximum par an.
Je ne profite pas des alloc: je travaille et paie mes cotisations et mes impôts comme tout le monde.
Je ne suis pas un immigré. JE SUIS FRANCAIS !!! Que l'on le veuille ou pas. Je le suis. Dans mon coeur, dans ma tête, dans mes fibres.
Et dire que celui qui a osé lancer ce débat à la con a lui-même des origines étrangères...mais, certes, moins visibles. Bien moins visibles. C'est peut-être tout ce qui fait la différence...

27 mars, 2007

Ce jour là.

21 avril 2002.
Il est presque 20 heures. Presque puisque toutes les chaînes télés se faisant concurrence, chacune veut devancer les autres. Je découvre, comme des millions de français, les visages de ceux qui vont au deuxième tour de l'élection présidentielle. Et là, stupeur.
Pourtant, depuis près d'une demi-heure, on nous a annoncé une énorme surprise. Donc je m'y attendais, mais quand même, ça fait un choc: le candidat du Front National va au deuxième tour.
Cela nous pendait au nez. Les médias s' étaient tous focalisés sur deux thèmes vendeurs: l'insécurité et l'immigration.
Thèmes ô combien faciles pour les partis politiques (surtout de droite), mais qui en cette occasion ont largement dépassés les limites du supportable.
Tout ça parce qu'il faut la vendre, cette élection. Parce que , comme ils le disent en terme de communication, ça fait "vendre". Mais vendre quoi ? Une info, un journal télévisé, une chaîne ou un candidat ? Tout ce que j'en sais, c'est que d'un coup, tous les thèmes qui m'intéressaient ou qui auraient pu m'intéresser sont passés au second plan.
Exit, les retraites, l'économie, l'éducation, la culture, l'Europe, etc... Place à l'immigré qui vient brutaliser les "bons français", les spolier, les insécuriser.
Et pourtant, bien que ce soit des sujets d'importance, ce n'est pas avec ça qu'on gouverne. Depuis le temps, on aurait pu - on aurait dû- s'en rendre compte. Mais je n'ai pas vraiment l'impression que ce soit le cas aujourd'hui.
Les mêmes causes produisent-elles les mêmes effets ? On risque malheureusement de le vérifier à nouveau dans quelques semaines. Et, cette fois, il n'y aura plus d'excuses possibles. Pour personne.